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L’homéopathie, comment ça marche ?!!

À partir d’un cas clinique concret, celui du chien « César » Terre neuve que j’ai soigné pour une anémie très grave, je vais tenter d’expliquer les principes et les règles sur lesquels fonctionne la médecine homéopathique.

Anamnèse

« César » est un chien de race Terre neuve né en Juin 1987 ,je l’ai suivi pendant 8 ans de Juin 1993 à sa mort en Juin 2001.

Dans les deux premières années où je m’occupais de lui, il a présenté comme pathologies des otites cérumineuses récidivantes, ainsi qu’une dermatose de léchage, aisément soignées par des soins locaux.

J’ai constaté dès le début que César avait comme caractéristiques générales fréquentes (qui nous intéressent beaucoup en homéopathie) :

une mauvaise cicatrisation cutanée avec une tendance à produire des plaies déformées par la cicatrisation (du type « chéloïdes »)

une odeur cutanée nauséabonde de séborrhée grasse non accompagnée nécessairement de signes locaux séborrhéiques

une tendance lors d’épisodes de dermatites à produire régulièrement ce que l’on nomme en homéopathie, des lésions de « darte gluante » (il s’agit précisément d’une plaque cutanée suintante qui produit un liquide ressemblant à du miel, recouverte d’une croûte indurée adhérente à cet exsudat mielleux).

J’ajoute que ces caractéristiques constitutionnelles ont persisté même après prescription d’un régime alimentaire équilibré.

Du point de vue comportemental (essentiel à observer en homéopathie pour déterminer la « typologie » du patient) chaque consultation s’est toujours déroulée selon le même protocole qui s’est étrangement répété tout au long de la vie de César !:

Lorsque j’ouvrais la porte de la salle de consultation pour inviter César et son maître à rentrer, le chien mettait un temps fou à se lever en baillant puis avançait vers moi en « traînant la savate » (c’est tout juste s’il ne levait pas les yeux au ciel ! en me regardant l’air de dire « qu’est-ce que vous me voulez encore ? » !!).

Puis une fois dans la salle de consultation il venait poser sa tête contre moi en me poussant comme pour me faire tomber, après quoi il se roulait pare-terre sur le dos en baillant et en s’étirant.

La dernière caractéristique constitutionnelle importante à signaler chez César était son embonpoint qui le faisait ressembler vraiment à un gros nounours ; enfin il était frileux.

César a ensuite présenté dans la troisième année où je l’ai accompagné deux piroplasmoses dont une grave, soignées par les traitements allopathiques classiques .

Par la suite César qui avait une dysplasie coxo-fémorale bilatérale (malformation de l’articulation de la hanche) a dû être opéré de la hanche droite suite à une subluxation de celle-ci, et six mois plus tard la hanche gauche très arthrosique s’est luxée également et une prothèse de hanche a été posée de ce côté !.

Par la suite César n’a pas eu de problèmes graves (il en avait déjà eu assez allez-vous me dire !) pendant deux ans environ où il ne présentera que les pathologies cutanées mineures dont nous avons parlé en début de cet article.

Puis courant 1998 ses propriétaires m’appellent profondément tristes et me demande pour la première fois de venir consulter à domicile, César ne peut plus se lever, il est épuisé et anorexique depuis trois jours. Lors de cette visite à domicile je trouve le chien très abattu, muqueuses pâles, température rectale normale et une prise de sang permet de diagnostiquer du point de vue allopathique : une anémie très grave (chute très importante du taux d’hémoglobine et du nombre des globules rouges).

Une fois expliqués le tableau clinique et les examens complémentaires possibles, les Maîtres me demandent de ne pas faire de ponction de moelle osseuse ni d’autres examens complémentaires plus ou moins invasifs à visée diagnostique .

À partir de ce moment et à leur demande je prescris à César les traitements allopathiques classiques dans ces pathologies (corticoïdes, vitamine B12, couverture antibiotique, anabolisants etc…). Pendant les deux mois qui vont suivre le taux d’hémoglobine, des réticulocytes corrigé, et la numération globulaire ne feront que baisser (quelles que soient les molécules prescrites) pour arriver à un tableau clinique dramatique dans lequel César qui a perdu 25 Kilos semble aller vers une mort certaine.

Ses maîtres qui me connaissent depuis longtemps et ont une grande confiance, me demandent alors de tenter de soigner César par homéopathie.

Dans un premier temps je décide d’arrêter toute médication allopathique et de ne rien prescrire à César mis à part une alimentation per os hyper énergétique liquide et en pâte ( Fortol et Nutriplus gel ND) afin d’écarter tout effet iatrogène (toxique) des précédents traitements; au bout d’une semaine l’anémie s’est encore aggravée (le taux d’Hémoglobine est encore descendu pour arriver à 5, et la numération globulaire est à 2,9/ 3 millions par mm cube ).

Je choisi alors de prescrire à César le remède Homéopathique GRAPHITES en 200K une dose (dilution Korsakovienne à la deux centième)

Comment s’effectue le choix du remède ?

En se basant sur le principe se Similitude énoncé par Samuel HAHNEMAN qui dit : « Toute substance capable expérimentalement de produire chez un sujet sain et sensible une série de symptômes est également capable de guérir ces mêmes symptômes apparus spontanément chez un sujet malade ».

Si l’on reprend les caractéristiques cliniques et typologiques rencontrées chez César il s’avère que celles-ci décrivent pour celui ou celle qui les connaît précisément, les signes cliniques de GRAPHITES. Cela signifie que si l’on ouvre une matière médicale homéopathique à la lettre G et qu’on lit les signes de similitude homéopathique qui appellent GRAPHITES on trouve (par exemple ici cités les signes répertoriés dans La Matière Médicale de BOERICKE,Editions SIMILIA ) : individu ralenti, mou, frileux, (de type hypothyroïdien du point de vue allopathique à savoir : embonpoint, tendance à la constipation, lenteur, symptômes cutanés etc…) ; on retrouve notés dans la matière médicale les lésions cutanées de type « Darte gluante », difficultés de cicatrisation, tendance à produire des chéloïdes….

Il suffit dans le cas clinique particulièrement didactique de César, de bien vouloir lire la matière médicale homéopathique de GRAPHITES pour y retrouver les symptômes cliniques présentés spontanément par César.

Enfin GRAPHITES étant connu en homéopathie pour être un des remèdes classiques d’anémie, il présentait toutes les caractéristiques du remède « similimum » pour César.

Les résultats ne se sont pas faits attendre, avec une rapidité qui m’a complètement surpris, eu égard à la gravité de l’affection de ce chien. En trois jours « César a repris sa balle pour jouer et s’est remis à manger tout seul » ce qu’il n’avait plus fait depuis au moins deux mois, me diront ses maîtres. La première prise de sang effectuée 8 jours après la prise du remède montre enfin un début de remontée du taux d’hémoglobine et de la numération globulaire pour la première fois depuis des mois !.

Je represcris alors GRAPHITES 200K une dose, puis renouvellerai tous les quinze jours pendant deux mois en montant la dilution (1000K etc…), à chaque fois que l’effet de la prise du remède semblera s’estomper (cliniquement : à chaque fois que César donne l’impression à ses maîtres d’être « à nouveau fatigué, en baisse de forme » me diront-ils spontanément). Des prises de sang régulières montreront la remontée progressive des paramètres sanguins qui retrouveront leur normalité en 4 mois !.

À partir de ce moment César a vécu sans grands soucis pendant encore 2 années et demies pour sa joie à lui, celle de ses maîtres et de moi même .

J’ai eu pendant cette période l’occasion de le revoir en consultation régulièrement pour un suivi sanguin qui est toujours resté normal. Par ailleurs il a présenté deux fois une prostatite que j’ai simplement soignée par la prise de deux doses de GRAPHITES espacées de trois semaines à chaque fois ainsi qu’une prescription simultanée de PERMIXON ND. Il était évident dans le cas de César que j’avais là trouvé son remède de fond, constitutionnel pour lui, et que selon la loi de similitude énoncée par Samuel Hahneman, celui-ci m’a permis de le soigner longtemps.

César est mort à l’age de quatorze ans (Pour un Chien Terre neuve ceci est supérieur à la moyenne), des suites d’une tumeur cancéreuse du palais dur du type épithélioma.

En homéopathie on peut trouver le remède à prescrire soit directement d’après les symptômes cliniques par déduction comme dans ce cas précis ; soit ,et c’est le cas le plus fréquent, en utilisant un répertoire qui en valorisant et en hiérarchisant les symptômes va nous permettre de trouver le remède « similimum » le plus sûr pour le cas à soigner.

Quoiqu’il en soit le cas de César me semble vraiment expliquer simplement comment on raisonne et on soigne en homéopathie. Bien sûr ce n’est pas toujours aussi clair, et avec une telle réussite ; mais ces moments font partie pour moi de ceux qui sont précieux et que jamais vous n’oubliez.

« Je remercie vivement le docteur Marc Brunson vétérinaire utilisant l’homéopathie puisque c’est lui qui m’avait indiqué le remède GRAPHITES pour César«

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à poser vos questions au Docteur Stéphane LITTNER

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